La Ville Close de Concarneau
Près de dix ans se sont écoulés depuis ma dernière visite à la ville close de Concarneau. Une balade exactement à la même période que la dernière fois, entre deux fêtes et malgré des températures proches de zéro. Difficile à croire avec un ciel aussi bleu et une lumière aussi pure mais le matin même, il faisait -5ºC sur le Finistère!
Nous sommes arrivés à Konk-Kerné (qui signifie en breton "abri de Cornouaille") en début d'après-midi et c'est face au beffroi (le symbole de la ville) que je me suis souvenue qu'en Bretagne il était possible de remonter le temps...
La ville est ceinte de murailles dont à marée haute la vague vient battre la base, les mâchicoulis sont encore intacts comme au temps de la reine Anne, et la ligne des pierres dentelées s'allonge sur les remparts, droite et basse, en se découpant dans la brume.
C'est l'impression qui se dégage de cette île fortifiée, le cœur historique de Concarneau. Une fois que l'on a traversé le pont et que l'on avance dans la rue Vauban, tout nous ramène au temps du passé. Entre les maisons de granit et celles en pan de bois, les échoppes aux linteaux sculptés et les ruelles pavées, tout semble être figé.
J'ai trouvé là une ville close, un petit village-île entouré de fortifications de granite éternel racontant des siècles passés, exposées au temps et à l'air salin, couvertes de lichens et de mousses bien à leur place dans chaque crevasse, la mer encerclée de quais, des jetées tout autour.
Après avoir parcouru la rue Vauban, nous avons traversé la place Saint-Guénolé (cédant évidemment à l'appel de la biscuiterie ainsi que de la conserverie...) et nous avons atteint la Tour du Passage. Au pied de la tour se trouve l'embarcadère pour monter à bord du Gouverneur, le Bac qui nous permet de rejoindre l'autre rive (la plus petite croisière du monde, seulement 200m!).
Mes Demoiselles ont évidemment adoré ce court moment en bateau, si nous les avions écoutées nous aurions pu faire une dizaine de fois la traversée!
Une fois de l'autre côté du chenal, la vue sur la cité est imprenable. Depuis la Place Duquesne, on comprend aisément l'essor de la ville grâce à la pêche. Tournée vers la mer, Concarneau est un haut lieu de la pêche à la sardine et c'est un plaisir d'assister au défilé des bateaux sous ce soleil d'hiver.
Concarneau est aujourd'hui le troisième port de pêche fraîche français et j'adorerais assister au débarquement du poisson et vivre l'ambiance de la criée...
J'espère que je n'attendrai pas dix ans avant de retourner flâner sur les quais de cette cité historique, l'un des nombreux joyaux de la Bretagne.