Les limites: un obstacle pour une éducation heureuse?
J'avais tellement idéalisé ces moments en famille que nous devions passer pendant les vacances de Mr Ordinaire que je suis forcément déçue... Les journées ont systématiquement été marquées par des colères à répétitions, des conflits toujours difficiles à régler et des démonstrations d'autorité que nous avons été incapables d'éviter.
Nous sommes dans une impasse avec notre jolie Miss N. et c'est certainement pour cette raison que j'ai, une fois de plus, eu besoin de me rendre à la librairie afin de consulter les nouveautés sur cette étape qui nous concerne actuellement.
Pour ma seconde participation au rendez-vous hebdomadaire de Madame Déjantée, j'ai hésité avant de parler de ce dernier livre que j'ai lu. En effet, il se trouve que c'est un livre écrit par Rosa Jové, une psychologue catalane spécialisée en psychologie de l'enfant mais il n'est disponible qu'en langue espagnole. J'ai donc choisi pour l'occasion de traduire moi-même un extrait de cet ouvrage, La crianza feliz: Cómo cuidar y entender a tu hijo de 0 a 6 años ( L'éducation heureuse: Comment élever et comprendre son enfant de 0 à 6 ans). Ces quelques lignes proviennent du premier chapitre de l'ouvrage dans lequel Rosa Jové explique les bases d'une éducation heureuse pour nos enfants:
"N'importe quelle limite est un obstacle pour une éducation heureuse, de même que si les limites existaient dans un couple, elles seraient un frein à l'épanouissement des conjoints. Je n'impose pas de limites à mon conjoint, il ne m'en impose pas non plus. Nous avons posé ensemble les bases de notre vie commune et nous les respectons ensemble.
Si vous assistez un jour à une conférence dont le titre serait "Poser des limites", il y a de grandes chances pour que la majorité des gens
déduisent que ces limites seront imposées à des enfants. Cela est injuste.
Le mot "limite" est une pression que l'on exerce sur la liberté et elle me déplaît. Il nous faut parler de valeurs à nos enfants et non pas de limites. Chez moi personne n'a jamais rien volé,
non pas parce que l'on nous a empêché de le faire sinon parce que mes parents nous ont enseigné la valeur de l'honnêteté.
Le fait d'utiliser le mot "limite" presque exclusivement en parlant des enfants est un exemple "d'adultocentrisme" (terme qui résume la façon que certains adultes ont de penser et d'agir en se considérant supérieurs aux enfants)."
Que pourrais-je ressentir à la lecture de cet extrait, moi qui ne cesse de limiter ma fille au quotidien en pensant que c'est ce qui l'aide à grandir?
J'ai toujours entendu dire qu'un enfant a besoin de limites, d'habitudes pour justement établir ses repères, comment maintenant savoir si je ne suis pas tout simplement en train de la faire avancer sur un chemin qui ne respecte pas forcément ses besoins?
J'essaye d'imaginer ce que pourrait être notre quotidien en essayant de modifier notre comportement "adultocentriste" (pour reprendre le terme employé dans l'extrait) et je me demande si cela pourrait être pire que ce que nous vivons actuellement avec notre jolie Miss N. Est-il seulement possible de changer nos méthodes alors que notre propre expérience porte les traces de cette forme d'éducation?
Pour en savoir davantage sur la question des limites à poser (ou non) à votre enfant, vous pouvez consulter le blog de Maman Nature et son article ICI ainsi que celui de Maman Sioux et son article ICI. N'hésitez pas à vous promener sur le blog collectif des Vendredis Intellos, cette semaine a été particulièrement productive pour nos neurones!