La chapelle et le poisson miraculeux
Loin de la foule et des sentiers balisés, loin des guides touristiques et des itinéraires bien tracés. Les secrets de la Presqu'île se découvrent par hasard et méritent que l'on s'y attarde.
Tourner à droite, puis à gauche après le champ de blé avant de la découvrir au bout du chemin.
La chapelle Saint Corentin avait jusqu'alors échappé à mes précédentes explorations mais je peux désormais la situer et même raconter sa légende.
Je peux surtout dire combien il était agréable de s'y promener en cet après-midi d'été. Nous étions seuls et ce coin de verdure nous semblait presque offert tant le calme semble y régner en permanence.
S'asseoir sur les marches de la chapelle, écouter le bruit de l'eau qui ruisselle et regarder tous ce petit monde qui s'agite au-dessus des brins d'herbe.
Encore des pissenlits à cueillir, des talus à escalader et des cachettes à explorer pour mes Demoiselles.
Encore de jolis souvenirs à épingler dans nos mémoires.
Ici l'eau chuchote, murmure et frétille au souvenir du délicieux poisson de Saint Corentin.
Aux environs du Vème siècle, l'ermite prend refuge en ces lieux et se nourrit uniquement de racines. Pour équilibrer son menu, Dieu lui envoie un poisson miraculeux, source inépuisable de nourriture, puisqu'il se régénère à chaque ablation.
Un jour, Gradlon, le célèbre roi de Ville d'Ys, s'égare avec son escorte... La faim tenaille les solides guerriers et Corentin s'empresse d'entailler son poisson : les morceaux se multiplient à l'infini...
Repu, Gradlon reconnaissant, confie à Corentin le premier évêché de Cornouaille.