Promenade au bout du monde #3
Je n’avais pas prévu que mes promenades au Bout du Monde alimentent maintenant une nouvelle catégorie d’articles mais je rapporte toujours tellement d’images de mes balades qu’il serait dommage de les garder uniquement sur une carte mémoire.
Ces paysages sauvages m’ont tellement manqué lorsque je vivais de l’autre côté des Pyrénées que je pense souvent à tous ces bretons expatriés, à ces finistériens en manque de vent qui décoiffe et d’espaces vierges pour crapahuter, à tous les passionnés de Bretagne vivant ici ou ailleurs. Lorsque je reçois des messages de remerciement suite à certains articles, je sais que le temps consacré à cet espace est du temps partagé.
Si seulement je pouvais transmettre à travers mes mots les bienfaits de mes balades au Bout du Monde, ce serait parfait!
Je les ai conduits sur qui sépare la Mer d'Iroise de la Manche, cet espace où il n'y a rien d'autre à faire que marcher, respirer, contempler puis recommencer une nouvelle fois, sans jamais se lasser.
Nous avons commencé notre balade en longeant la Grève des bateaux, cette plage de galets qui fait face à la Presqu’île du Vivier. Nous avons suivi le sentier par la droite afin de nous trouver face à l'île d'Yoc'h, un lieu accessible uniquement lors des grandes marées. Des vestiges de présence humaine datant de l'âge du Fer ont été relevés sur cette terre aujourd'hui désertée.
En continuant notre chemin, nous sommes arrivés en face du Phare du Four et des dangereux récifs qui jalonnent le Chenal. Le vent soufflait bien plus fort de ce côté là, les Demoiselles râlaient contre leurs chapeaux qui s'envolaient et moi je mangeais des yeux cette immensité en mouvement.
Pendant tout le temps qu'a duré notre promenade, je racontais à mes Demoiselles les souvenirs que j'avais de cet endroit. Je leur parlais de mon plaisir d'antan à grimper sur tous les rochers et de ma passion pour les bouquets de chatons qui font des caresses juste sous le menton. Elles me posaient des milliers de questions et elles voulaient grimper à leur tour sur les plus grands rochers, pour faire comme Maman (qui n'a pas toujours de bonnes idées!).
Une fois passée la côte qui fait face aux îles du Ponant, nous avons continué notre chemin avec cette fois le village de Porspoder pour horizon. Notre promenade s'est terminée par un bain de pieds sur la Plage des Dames. En réalité il n'y avait plus de plage ce jour-là car il y avait une grande marée et l'eau était montée au plus haut niveau autour de la Presqu'île.
Jamais l'endroit n'avait porté si bien son nom...
J’espère que cette balade virtuelle vous aura plu et que vous sentirez, même un tout petit peu, le goût salé du vent qui soufflait ce jour là. Il soufflait dans nos cheveux et sifflait dans les rochers, à peine distrait par les cris des mouettes, les rires de mes Demoiselles et le fracas de mes souvenirs d'habitude si bien ordonnés...
La Presqu’île Saint-Laurent se trouve sur la commune de Porspoder, à la limite du périmètre fixé par le Parc Naturel Marin d’Iroise. Il s’agit d’un site protégé qu’il est essentiel de préserver. Il est interdit de sortir du sentier balisé afin de minimiser l'impact du piétinement sur les dunes littorales. Il est interdit de ramasser ou d’empiler des galets (même si ces empilements apparaissent sur mes photos car ils sont relativement esthétiques, je n'en suis pas responsable). Les galets sont une protection naturelle du littoral face au danger de l’érosion. Lorsque l'on voit les conséquences des tempêtes de l'Hiver dernier sur nos côtes, on essaye d'être responsable pour continuer à profiter encore longtemps de ces paysages incroyables.