Légendes et mystère à Huelgoat
Il n'y avait personne ce jour là sur cette route qui traverse le cœur des Monts d'Arrée et le Parc Naturel régional d'Armorique. De Hanvec à Huelgoat, il n'y a que ces vastes étendues sauvages où l'on perçoit sans peine la rudesse du climat. Les ajoncs bordent les départementales sinueuses, les crêtes et les tourbières se contemplent à perte de vue et l'on comprend très vite pourquoi les lieux ont inspiré tant de légendes...
Ce sentiment de solitude était en adéquation parfaite avec cette balade que j'avais eu envie de refaire avec Mr Ordinaire, tout comme la première fois où je m'y étais rendue.
Je suis descendue dans la grotte du Diable, dans le Ménage de la Vierge, j'ai marché le long du Sentier des Amoureux et de l'Allée des Violettes, je suis même parvenue à faire bouger la Roche Tremblante.
On ne parle pas de Huelgoat sans parler de ses rochers.
Ah ! il y en a ! De toutes les tailles, de toutes les formes.
Dans la forêt, dans les champs, dans les prés, dans les rivières; sur les hauteurs, dans la vallée; isolés, par tas ! À tous les pas, on les rencontre. (...) La légende dit que ce semis titanesque est l'œuvre de Gargantua.
Après m'être laissée emporter par les légendes de la forêt, j'ai retrouvé avec plaisir le bleu parfait du ciel qui rendait encore plus magique cette journée.
Une fois la Rivière d'Argent, le moulin et le barrage derrière nous, c'est la crêperie "Le Pont Neuf" qui a su nous régaler avant de reprendre notre route vers Saint Goazec et le Château de Trévarez.
Presque au dévaler du lugubre Ménez Mikêl, vous tombez dans le chaos, naguère encore vierge, du Huelgoat, un chaos harmonieux, riant, saturé de senteurs sylvestres, sonore du concert des cascades au milieu des amoncellements de blocs moussus, séjour favori des plus attachantes fictions du naturalisme celtique avant que les cornes des automobiles n'en eussent chassé les dieux. Toute la Bretagne intérieure, d'accès parfois si rébarbatif, est pleine de ces surprises enchantées.