L'art de l'essentiel - Dominique Loreau
Ce n'est pas la première fois que je parle ici de Dominique Loreau mais je partage tellement ses opinions et j'apprécie tellement ses conseils que je tenais à vous parler de ma dernière lecture:
L'art de l'essentiel
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Jeter l'inutile et le superflu pour faire de l'espace en soi
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Ce livre nous invite à une réflexion concernant notre attachement aux objets. Nous vivons aujourd'hui dans une société du toujours plus, où notre quotidien est rempli par tout un tas d'obligations que nous sommes souvent seuls à nous imposer: un intérieur qui déborde, des activités trop nombreuses, des biens qu'il faut sans cesse trier, nettoyer, ranger... Toujours plus et finalement trop!
Dans cette société où l'on confond bien souvent Avoir et Être, il est bon de rappeler que nous pouvons choisir un autre mode de vie, que le retour à davantage de simplicité peut se révéler être un véritable art de vivre.
Dans cette société où tout est compliqué, contradictoire voire absurde, nous devrions nous réserver quelques instants pour nous entraîner à l'exercice du "lâcher-prise", afin de repartir à zéro, et de réaliser enfin que tout est à nous: le ciel, la terre, le soleil, les monts et les rivières sans qu'il y ait besoin de les mettre dans notre poche.
À travers de nombreux exemples, Dominique Loreau nous donne quelques conseils pratiques pour nous guider vers le désencombrement de notre espace, de notre quotidien et surtout de notre esprit. Le fait de s'alléger de nos possessions nous permettrait d'avoir plus de temps, plus d'énergie, plus de liberté mais surtout moins d'ennuis!
L'auteur ne néglige cependant pas les obstacles et les difficultés qui peuvent se présenter lorsque l'on souhaite se défaire de nos biens. Elle nous aide à les comprendre afin de mieux les surmonter car notre dépendance aux objets peut être liée à divers traumatismes ou pathologies.
S'alléger est une chose. Se débarrasser de tout juste au nom de la simplicité en est une autre. Le problème n'est pas ce que nous possédons, mais comment et pourquoi nous le possédons. [...] La simplicité, ce n'est pas éliminer tous les désirs, c'est apprendre à ne pas se laisser contrôler par eux.
Je me sens souvent différente lorsque je me trouve insensible aux tendances du moment. À l'inverse, je ressens souvent une sorte de culpabilité quand j'ai envie d'acquérir un objet alors que je sais pertinemment que je n'en ai absolument pas besoin. Quand il m'arrive de céder à mes désirs, il n'est pas rare que je le regrette par la suite tant je déteste que mon intérieur soit surchargé d'objets inutiles.
En lisant les différents chapitres de cet ouvrage (et surtout les différentes citations qui les illustrent), je me suis aperçue que ce sont bien souvent mes angoisses qui me poussent à céder aux pièges de cette société. En apprenant à me connaître, je parviens à mieux considérer mes priorités ainsi qu'à distinguer mes désirs et mes besoins.
D'après l'auteur, le fait de s'attarder sur notre attachement aux objets serait finalement une démarche introspective. Lorsque je réfléchis à ces biens qui ont de la valeur à mes yeux, je comprends mieux de quelle façon je leur ai accordé une place dans mon quotidien.
Désormais, demandez-vous régulièrement de quoi vous avez réellement besoin, vivez avec passion chacune de vos journées, ayez un but pour vos lendemains. Plaisir de la connaissance, plaisir de prendre conscience de ce qu'il y a de merveilleux dans l'existence, plaisir de savoir maîtriser sa pensée pour se représenter les choses agréables, pour faire ressusciter les plaisirs du passé, pour jouir du moment présent, pour utiliser intelligemment les ressources naturelles, ses sens, son intelligence, la force naturelle dont nous sommes dotés...
Du désencombrement doit rester un mode de vie, un savoir.
Il y aura bientôt un an que j'ai quitté notre maison en Espagne et j'ai toujours autant de mal à croire que je suis partie avec uniquement ce qui était dans le coffre de ma voiture. Je n'avais pas encore lu ce livre de Dominique Loreau mais je sais qu'en laissant derrière moi tant d'objets, de livres, de meubles et même de souvenirs, c'était une façon de rejeter ce qui allait à l'encontre de mes valeurs personnelles.
Petites révoltes prudentes, libérations anxieuses, sacrifices ponctuels lors d'un grand rangement, rages de jeter contrôlées à l'occasion d'un déménagement... Vouloir conserver ou abandonner ce que l'on possède peut représenter la vie que l'on veut ou pas continuer.