Quand une Maman est fatiguée...
Je supporte très souvent cette migraine dès le milieu de la journée, cette lourdeur au niveau des paupières ainsi que ce manque d'appétit à l'heure des repas.
Il y a aussi cette lassitude que je traîne, ce manque de patience face à ces "bêtises" d'enfants, ces cris que j'ai de plus en plus de mal à supporter, cette impression d'être complètement en décalage avec cet idéal de mère que je voudrais être.
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Vendredi dernier, je profitais de mon après-midi libre pour aller faire quelques courses avec les demoiselles car j'angoissais presque de rester enfermée à la maison avec elles et de passer des heures à faire le gendarme. Comme à chaque fois que je m'aventure dans un endroit rempli de rayons, j'ai été obligée de faire mes achats à toute vitesse pour ne pas avoir à subir les regards des clients qui semblaient dérangés par les hurlements et les colères de mes blondinettes....
Le lendemain matin, la nuit m'ayant accordé une bien courte trève (réveil de Petite I. à 5h30 puis lever à 7h pour les deux minettes), je réfléchissais au programme de la matinée que je devais gérer en l'absence de Mr Ordinaire.
Après le petit déjeuner, je préparais nos affaires dans l'idée d'une promenade au Centre Ville avec un arrêt au Parc pour les demoiselles. J'avais quelques achats à faire mais les boutiques se trouvaient dans une zone piétonne où j'allais pouvoir lâcher les fauves laisser les demoiselles gambader à leur rythme, je ne craignais donc pas de devoir supporter le même épisode que la veille.
Une fois sur le départ, je cherche les clés de la voiture dans mon joli sac, je fouille, je retourne le fameux sac... Pas de clé. Rien dans l'entrée non plus, rien sur le buffet de la salle à manger, rien non plus dans la poche du pantalon de la veille...
J'ouvre la fenêtre, je regarde dans la rue. La voiture est devant la maison.
Une idée m'effleure... Mais non, ce n'est pas possible, je n'ai sûrement pas fait ça...
Si.
Je l'ai fait.
La voiture a passé la nuit dans la rue, fenêtre ouverte avec la clé sur le contact...
Bravo.
Alors bien sûr, ce n'est pas le premier épisode du genre...
Avant cela il y avait eu cette fois où j'avais démarré la voiture et en m'éloignant du stationnement, j'avais vu la poussette que j'avais laissée sur le trottoir.
Cette fois encore où Mr Ordinaire avait glissé dans la poche de mon pantalon un billet de 50 € un jour où j'allais faire quelques achats pour moi et que j'ai mystérieusement perdu (pour le plus grand bonheur de celui qui l'aura ramassé...).
Pourtant c'est bien cette fois-ci que j'ai vraiment pris conscience qu'il fallait réagir.
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Entre les semaines de travail (près de 50H / semaine), la maison à entretenir, les filles à s'occuper, le mari, les amis, la famille, l'administratif et toutes ces galères qui ponctuent n'importe laquelle des routines habituelles, mes temps de repos sont toujours aussi réduits.
J'ai parfois l'impression de perdre complètement le contrôle de ce que je souhaitais dans mon idéal de la vie de famille. Les semaines me semblent creuses tant j'ai l'impression de subir une épreuve d'endurance. Courir pour ne pas arriver en retard au travail. Courir pour rentrer et ne pas avoir à payer davantage la baby-sitter. Courir pour donner le bain et préparer les repas. Courir pour ne pas coucher les filles trop tard et avoir du temps pour mettre un peu d'ordre dans la maison. Du Lundi au Dimanche, je ne fais que ça: Courir, courir, courir...
Si seulement les fins de semaine pouvaient nous permettre de souffler un peu... Hélas, avec nos demoiselles qui se lèvent à l'heure du coq, les journées nous semblent presque plus fatigantes que si nous étions allés travailler.
Ce n'est pas pour rien que dès le samedi nous pensons: "Vivement Lundi!"
Je refuse de croire que la vie se résume à cela. Je ne veux pas me réveiller un jour en me disant que mon tour est déjà passé et que je n'ai pas su saisir ce qui s'offrait à moi.
J'aurais juste besoin de m'asseoir un peu... Retrouver l'impression de vivre plutôt que de courir en permanence. Redonner un sens à notre quotidien qui nous échappe et à ces moments qui ne reviendront pas...