Quand la tension monte malgré moi...
Il y a des soirs où l'heure de quitter le bureau me semble s'éterniser et je n'ai qu'une hâte, celle d'abandonner mon poste pour aller rejoindre mes filles à la maison.
Durant le trajet qui me sépare du moment des retrouvailles, je m'efforce de faire le vide dans ma tête après une longue journée afin de pouvoir aborder la soirée en étant la Maman la plus détendue possible (j'y crois encore).
Malheureusement, certains soirs les Lois de Murphy (aussi appelées "Lois de l'emmerdement maximum") sont plus fortes que mon positivisme légendaire...
L'autre soir, j'ai retrouvé mes filles en compagnie de la jeune fille qui vient nous donner un coup de main depuis peu.
Miss N. était debout sur le canapé avec ses baskets dégueulasses de l'école. Petite I. était assise sur le meuble de la TV, à 12,5 cm de
l'écran. Le DVD indiquait que le disque tournait depuis 1h30 dans l'appareil. Quand Petite I. est descendue du meuble TV, j'ai pu voir que son pantalon était décoré
par une multitude de petites boulettes de pâtes à modeler (une nouvelle tendance). Sur la table du goûter, il ne restait que quelques grains de sucre dans le bocal où j'avais
gardé la veille une bonne trentaine de biscuits préparés avec amour par moi-même.
Après ça, l'ambiance était comme qui dirait légèrement électrique...
Il suffisait de rajouter à tout ça le rituel quotidien comprenant le Je-ne-veux-pas-me-laver / m'habiller / m'asseoir / manger / ranger-les-jouets / Liste-non-exhaustive pour que l'étincelle fasse tout péter!!
Petite I. qui me fait la colère du siècle parce que j'ai ouvert SON petit-suisse à sa place, Miss N. qui tombe de sa chaise et manque d'emporter avec elle la nappe et tout ce qui se trouve également sur la table, les verres d'eau renversés ou cuillères qui n'arrivent pas à destination...
Et là, je me transforme. Les mots doux sont avalés par les grognements. Les gestes sont brusques, les muscles sont tendus, les expressions sont crispées. Je deviens celle que je déteste, celle que j'essaye lamentablement de contrôler et qui se manifeste au moment où je m'y attends forcément le moins...
Une fois les demoiselles couchées (et endormies, cela va sans dire), je retrouve ma chère copine Culpabilité et son discours habituel qui tourne en boucle dans ma tête. Alors, je cherche à retrouver cette bulle qui me permet de faire la transition avant la nuit. Je me répète que tous les jours sont différents et que demain sera sûrement mieux. Je ne me trouve pas d'excuse et je ne me justifie pas mais j'apprends de ces emportements...