La première année
J'ai essayé de me souvenir de ces premières semaines après notre 19 septembre 2013.
Autant je me souviens de chaque détail des premiers jours, autant les semaines suivantes me semblent totalement floues. Il y a une couverture de brume posée sur ces heures sombres, un brouillard qui laisse se deviner la tristesse de ces moments passés.
Pendant cette première année, je me suis habituée à dormir sur un oreiller mouillé et à sursauter après l'avoir vue dans mes rêves. Elle semble toujours si réelle... Je me suis habituée à ces vagues de souvenirs qui surviennent à n'importe quel moment. J'ai appris à ravaler mes larmes et contenir mes émotions lorsque je parcours du regard les objets qui lui appartenaient.
Je me suis habituée à faire semblant que la vie est toujours aussi belle et parfois j'ai l'impression d'y croire vraiment.
Il y a un an aujourd'hui que ma mère nous a quittés et le temps me pèse comme une éternité. Ces derniers jours ont été marqués par des pensées telles que: "Il y a un an, elle était là aujourd'hui". Comme si le fait de revivre les jours qui ont précédé cette date la faisaient un peu .
Durant cette année, j'ai appris que l'absence est une douleur infinie et invisible. Je croyais que le temps savait tout apaiser mais ce ne sont que des mensonges auxquels on se raccroche pour continuer à avancer.
Faire son deuil c'est apprendre à vivre avec un vide, avec une blessure impossible à soigner, avec des projets avortés et des regrets à digérer.
Il y a un an aujourd'hui que ma mère nous a quittés.
Si elle savait combien elle m'a manqué, combien elle me manque...