Eux sur la photo - Hélène Gestern
Ce n'est pas la première fois que mes lectures se retrouvent en avec mes occupations de la journée. J'avais noté le titre de ce roman il y a déjà longtemps mais il faut croire que je devais le lire pile au moment où je me trouve en plein archivage d accord
Résumé:
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas.
Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
j'essaye moi-même de reconstituer les jeunes années de ma mère.
- Pourquoi fallait-il garder une trace de ce moment dont nous ne savons (et nous ne saurons probablement) rien?
- Pourquoi les évènements que l'on sait douloureux ne se devinent pas à travers les images figées sur le papier jauni?
Oui, il est insupportable de ne pas savoir ; ce silence familial est un poison qui contamine tout ce qu'il touche, nos rêves, nos peurs, nos vies d'adultes. Et il finit par nous replier autour de nos questions trente ou quarante ans après.
J'ai tourné une à une les pages de ce premier roman d'Hélène Gestern. Je les ai lues comme j'aurais écouté patiemment un récit captivant dont je n'aurais pas voulu perdre le moindre détail. J'ai lu lentement mais avec cette impatience qui me pousse à tout lire sans m'arrêter. Quand j'ai tourné la dernière page, j'ai presque failli recommencer ma lecture depuis le début tant je voulais apprécier encore la sensibilité qui se dégageait des échanges entre les deux personnages.
Au-delà du fait que les sujets abordés par l'auteur me passionnent (photographie, mémoire ou encore transmission familiale), le cheminement de la narration est parfaitement mené. Au fur et à mesure que Hélène et Stéphane progressent vers la vérité, ce sont des pièces de puzzle qui se mettent en place. Le dénouement est inattendu et bouleversant mais il permet aussi d'apaiser des années de souffrance liée au mensonge.
Bien qu'il soit légitime de vouloir connaître ces vérités qui nous ont été cachées, il faut être capable de les accepter sans les juger une fois qu'elles sont révélées.
J'ai pu voir que d'autres ouvrages d'Hélène Gestern ont suivi la publication de ce premier travail et je sais déjà que je ne tarderai pas à tourner leurs pages...
Dans bien des cas, au contraire de ce que l'on pense, savoir est plus cruel qu'imaginer.