Les remparts de Saint-Malo
une manière originale de partir à la découverte de cet endroit historique.
J'ai passé une après-midi avec mes demoiselles dans la cité corsaire et ce sont elles qui ont décidé de notre itinéraire. Nous avions vaguement regardé un plan très ancien de la ville en entrant par la porte Saint-Vincent mais je ne m'y étais pas réellement attardée. Je savais que de toute façon, même en passant plusieurs fois par le même endroit, il n'y avait aucune chance de nous perdre! Nous avons donc déambulé dans les ruelles pavées et je me suis laissée guider par une demoiselle qui me disait:
"Cette fois-ci, on tourne à droite!", tout en prenant la rue de gauche...
C'était infiniment agréable de ne pas aller à la recherche du moindre monument ou d'un quelconque endroit qu'il n'aurait pas fallu rater. Je n'avais qu'à suivre les inspirations de celles qui s'attardaient sur le goût et la direction du vent, qui spéculaient sur les cris des mouettes et les conversations des goélands, sur les noms des statues exposées ici ou là, sans jamais chercher à savoir qui elles représentaient.
Nous avons longé les remparts et j'étais surprise de découvrir qu'ils mesurent près de deux kilomètres au total. C'était bien la première fois que mes demoiselles marchaient autant sans râler un seul instant.
Alors que je m'extasiais sur l'étendue bleue qui nous entourait, je les entendais répéter derrière moi:
"Mais qu'est-ce que c'est beau" alors que leurs petites têtes ne dépassaient même pas la hauteur des remparts...
Je ne me souviendrai pas des noms de ces personnages représentés par des statues et j'ai déjà oublié les noms des rues que nous avons empruntées. Je n'ai certainement pas vu ce que tout le monde vient chercher derrière ces remparts d'une autre époque mais cela ne me pose aucun problème.
Je garderai uniquement ce plaisir d'avoir découvert un endroit d'une façon différente de d'habitude. Je me souviendrai de cette part d'improvisation et d'imagination qui a rendu si agréable notre promenade.
Nous avons joué dans ce labyrinthe, inventé nos propres histoires et cherché à retrouver au hasard des ruelles la porte par laquelle nous étions entrées.Elles m'ont finalement dit toutes les deux: "Dis Maman, est-ce qu'on pourra revenir?".