Les chats de Daoulas
Il y a ces sorties que je m'accorde lorsque le temps me le permet, ces escapades que je prévois avec un peu d'avance et pour lesquelles je m'organise afin qu'aucun imprévu ne vienne chambouler mes projets.
Il y a aussi des moments d'évasion qui s'imposent sans que je n'ai besoin de réfléchir à quoi que ce soit. Cette absence de réflexion est en réalité l'expression d'une nécessité, d'un réel besoin d'éloignement ou même d'isolement.
Ce jour là je venais de déposer les demoiselles à l'école et pour une raison que j'ignore, j'ai pris la route qui descend tout droit vers le pont, cette route qui traverse la Presqu'île de Plougastel et qui dessine de nouveaux horizons à l'écart de la ville blanche.
J'ai quitté la grande route à la hauteur de Daoulas et je suis allée à la rencontre de cette rivière que l'on appelle "la Mignonne". Avec son ancien moulin et ses jolis ponts, elle pouvait difficilement s'appeler autrement!
Je me suis assise longtemps sur les berges de ce cours d'eau dans lequel j'ai eu l'impression de déverser ce qui me pesait durant les derniers jours. J'ai pris le temps de dessiner ce paysage qui m'était offert, de respirer ce vent qui soufflait sur les premiers pollens et d'écouter les sons de cette journée qui n'est déjà plus qu'un souvenir à l'heure où je décris ce moment vécu.
Le temps s'écoule sans faire de bruit.
Il n'est pas toujours aussi facile de se défaire des évènements qui nous bouleversent. Je n'ai pas toujours été capable de me libérer ainsi et je sais que c'est une façon très personnelle d'appréhender ce genre de situations. Certains auront besoin de crier, de pleurer ou peut-être même de frapper...
Je sais aujourd'hui de quoi moi j'ai besoin pour ne pas me laisser déborder:
inexorablement (le tout accompagné d'une excellente tarte au citron meringuée...).Tout le monde veut vivre au sommet de la montagne,
sans soupçonner que le vrai bonheur est dans la manière de gravir la pente.