Aux pieds de la "Bonne Mère"

Ce n'était pas mon premier séjour à Marseille mais en revanche c'était ma première fois à Notre-Dame de la Garde. Faute de temps ou faute de motivation nécessaire à l'ascension du point culminant de la ville, je n'avais jamais pris la peine de venir voir de plus près celle que l'on considère comme le phare spirituel de Marseille.

Au-delà des croyances religieuses, je voulais découvrir la Basilique de Notre-Dame de la Garde pour ressentir cette douceur maternelle qu'elle évoque à tous les marseillais, à tous ceux qui ont un jour eu l'occasion de lui rendre visite.

Je n'ai évidemment pas été déçue... Je suis arrivée aux pieds de la Basilique avec mon lot de nuages sombres au-dessus de la tête et j'ai eu l'impression de redescendre avec l'esprit plus léger, comme si j'avais pu confier mes soucis à celle qui se dressait bien plus haut que l'horizon. 

Au sommet de la colline de la Garde, aux pieds de la "Bonne Mère", j'ai pu contempler l'immensité de la cité phocéenne. Le panorama qui s'étendait devant moi imposait le silence et la contemplation. Regarder tour à tour le vieux port, le Fort Saint Jean, les îles du Frioul et le château d'If, les Calanques...
Une ville nichée entre les montagnes et offerte au bleu de la Méditerranée...

Le sanctuaire de style romano-byzantin éblouit par son histoire et par tout ce qu'il nous transmet, par le marbre et les mosaïques précieuses qui le composent, par ces maquettes de vaisseaux suspendues au plafond, par cette impressionante statue de la vierge qui tient dans ses bras l'enfant Jésus.

Comment ne pas se laisser porter par la foi de ceux qui ont donné leur vie pour construire cet édifice? Comment ne pas s'attarder sur tous ces ex-voto offerts à la "Bonne Mère" pour la remercier d'avoir accordé sa grâce?

Celle que l'on voit depuis n'importe quel endroit de la ville est également ce que voyaient en dernier les marins lorsqu'ils quittaient la France. C'est ce que j'ai toujours entendu des propos rapportés de mon grand-père alors j'ai plaisir à l'imaginer dans son regard lorsqu'il quittait le port pour partir en Indochine...